Le sauvetage de la place du jeu de Balles par une association citoyenne : un exemple d’effet Nomido

L’excellente nouvelle, ce jeudi en mi-journée,  du renoncement par la Ville de Bruxelles du projet de construction d’un parking sous la place du Jeu de Balles, constitue un bon exemple d’effet « Nomido ».

Placedujeudeballe2

En effet, la mobilisation et détermination de quelques citoyens ont permis in fine de modifier un projet élaboré par la Ville de Bruxelles à propos d’un plan de mobilité jugé antidémocratique par plusieurs acteurs de la société civile.

L’article qui en parle : http://www.lalibre.be/regions/bruxelles/bruxelles-renonce-au-parking-sous-la-place-du-jeu-de-balle-54ef17273570c187a8a48a63

Point de départ : des enjeux, une mobilisation

Le marché aux puces de la place du Jeu de Balles est le seul au monde à avoir lieu chaque jour de l’année et ce depuis 142 ans. Cet événement et ce lieu sont incontournables en termes d’intérêt touristique. Les caractéristiques de la place (notamment ses pavés de porphyre) ainsi que les bâtiments qui l’entourent (dont l’ancienne caserne de pompier et l’Église de L’Immaculée Conception) constituent en outre des vestiges historiques à préserver. La mobilisation autour de ce lieu hautement symbolique a également été l’occasion de redécouvrir sous cette même place l’existence d’un abri anti-aérien en parfait état et typique de la fin de la seconde guerre mondiale.

C’est aussi la vie économique de tout un quartier et des maraîchers qui se voyait menacée par ce projet.

Déroulement des événements
C’est en novembre dernier que débute la mobilisation. Quelques habitants du quartier des Marolles décident d’organiser, à la veille du conseil de Bruxelles-Ville (qui doit alors entériner le cahiers des charges de 4 nouveaux parkings souterrains qui vont défigurer plusieurs places bruxelloises) un festival musical « Touche pas à mon jeu de balles », qui durera 24h.
Quasi au pied levé, plusieurs artistes musiciens répondent présents. Les citoyens s’organisent ensuite rapidement, diffusant l’information en continu sur les réseaux sociaux. Un logo est créé par un artiste, une page Facebook est lancée par la Plate-forme Marolles (No Parking Jeu de Balles!!!) et l’événement est massivement diffusé. Ces pages emportent un succès rapide, rassemblant aujourd’hui pas moins de 3296 membres.

NOparkingJdb

400 à 500 personnes participent à ce premier événement. C’est un succès et aussi l’occasion de faire se rencontrer des gens mobilisés autour d’un intérêt commun : préserver ce qui leur est cher.

Suite à cet événement, la mobilisation s’organise de plus en plus, des comités se créent et des réunions régulières ont lieu au sein du quartier. De bouche à oreille, divers citoyens aux compétences variées se rassemblent (architectes, juristes, journalistes, défenseurs de l’environnement, habitants du quartier etc.) et pensent ensemble aux possibilités de défendre le quartier par les voies démocratiques.

Une pétition est ainsi lancée en parallèle contre le projet de construction du parking. Elle remporte plus de 23.000 signatures en l’espace d’à peine trois semaines. La pétition est ensuite remise à la Ville de Bruxelles, par un cortège pacifique organisé par la plate-forme Marolles le 18 décembre dernier, conduit par le « Roi des Brols ».
Ces événements sont marqués par un esprit de bonne humeur et débonnaire, mais non moins emprunt de fermeté et détermination.

https://www.facebook.com/groups/platformarollen/members/

roidesbrols

Le 20 janvier, L’association Pétitions-Patrimoine, en collaboration avec la Plate-forme Marolles, dépose ensuite auprès de l’administration des Monuments et Sites de la Région bruxelloise une pétition de classement pour l’ensemble de l’espace public de la place du Jeu de Balle, ainsi que de plusieurs bâtiments qui s’y trouvent et de l’ancien abri anti-aérien situé dans son sous-sol.

Pétition citoyenne pour le classement de la place du Jeu de Balle

Dernière initiative en date, 12 février dernier, trois associations environnementales bruxelloises, l’ARAU, le BRAL et Inter-Environnement Bruxelles, accompagnés par huit habitants du centre ville représentant leurs quartiers respectifs (Rouppe, Béguinage, Vismet, Sainte Catherine, Nouveau Marché aux Grains, Marolles, Notre-Dame-aux-Neiges et Saint Géry) ont introduit un recours au Conseil d’État à propos du Plan de mobilité du Pentagone de la Ville de Bruxelles, qui comprend notamment la construction d’un « mini-ring » qui aura des impacts négatifs en termes de mobilité et de pollution.

Des effets en Nomido..

Même si aujourd’hui, nous ignorons encore sous quelle forme aboutira finalement ce plan de mobilité, cette réappropriation par la population du processus démocratique nous apparaît saine et exemplaire. Petit à petit un plus grand nombre d’acteurs se sont mobilisés pour cette cause, qui dépasse d’ailleurs les enjeux de la seule place du Jeu de Balles mais concerne tout un projet d’aménagement urbain auquel les habitants de Bruxelles souhaitent, en toute logique, participer.

On voit ainsi qu’au départ d’une mobilisation locale, c’est toute une réflexion tant sur le processus démocratique que sur la raison d’être d’un projet qui s’enclenche, avec des effets concrets.

Nous assistons bien ici à une inversion de la tendance par le bon sens et la mobilisation!

ECOLO, selon le principe Nomido, c’est aussi encourager et soutenir la dynamisation des processus démocratiques qui permettent aux citoyens et aux citoyennes d’être et de se sentir acteurs de leur destin, tel qu’illustré par cet exemple.

https://www.facebook.com/groups/platformarollen/members/

Laisser un commentaire